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TOUS COMPTES FAITS

Le 11 février 2009
Rendre compte, faire les comptes et demander des comptes à la grande distribution : c’est le propos de ce film, courageusement et intelligemment mené.

RENDEZ-VOUS DU DOCUMENTAIRE ENGAGÉ
Projection-débat organisée par POLITIS et VOIR&AGIR

Mercredi 11 février à 20 heures
Centre culturel de la Clef
21, rue de la Clef - PARIS 5e
M° Censier-Daubenton

TOUS COMPTES FAITS
Un film d’Agnès DENIS, 2008, 52 min

Les grandes surfaces ont pris une place incontournable dans notre quotidien. La France est le pays européen qui en possède la plus forte densité par habitant. On y trouve à peu près tout ce qui peut s’acheter.
La plupart appartiennent à sept groupes qui commercialisent plus de 75% de la consommation nationale, ce qui leur permet d’exercer leur puissance sur des milliers de fournisseurs. Une réussite spectaculaire et une concentration qui a ses raisons, mais aussi ses coûts.
Des agriculteurs et des ouvrières du Nord, du Lot et Garonne et de la Vienne confient leurs difficultés et leur impuissance face à cette mécanique bien huilée qui les lamine et les élimine. Des voix issues de divers secteurs s’élèvent contre cette "hyper-puissance", des initiatives citoyennes se dressent sur son chemin, des politiques et des économistes pointent ses excès.
Rendre compte et faire les comptes à propos de la grande distribution, c’est ce que propose opportunément le film d’Agnès Denis.

La projection sera suivie d’un débat animé par Isabelle BOURBOULON avec Agnès DENIS, réalisatrice du film, et Christian JACQUIAU auteur du livre Les coulisses de la grande distribution.

Ce qu’en dit la réalisatrice

En 1949, quand l’épicier Edouard Leclerc, ouvre son premier libre-service dans un hangar de Landerneau, il n’imagine certainement pas l’ampleur du succès que va connaître cette nouvelle forme de commerce. Les Français n’imaginent pas non plus combien l’emprise de la consommation de masse va progressivement changer leur vie.
"Pour le bien des consommateurs", la grande distribution exige des prix toujours plus bas des industriels et des agriculteurs qui sont alors contraints de licencier, délocaliser ou disparaître. Mais qui est mal payé, perd son emploi et doit, par ses impôts et cotisations, réparer les dégâts sociaux d’un tel système ? C’est le consommateur-alibi qui est aussi salarié et citoyen.
La croissance de la grande distribution s’est emballée avec la libre circulation des marchandises et des capitaux. De ce fait elle est au cœur du débat sur le type de développement auquel nous aspirons. Jusqu’où veut-on aller dans le démantèlement de notre industrie, dans la disparition de nos exploitations agricoles, dans la déshumanisation de notre société ? Il ne s’agit pas de dénoncer seulement les excès les plus scandaleux de ce système, telles les marges arrière, les implantations illégales ou la surveillance abusive des employés des grandes surfaces, mais de montrer que c’est la logique même du système qui nous entraîne dans une impasse.
Le consommateur a-t-il conscience du type de société qui peu à peu s’impose au citoyen ?